Compte rendu de la séance du 4 décembre 2008 - Reverdie

Compte rendu de la séance du 4 décembre 2008

mercredi 10 décembre 2008, par Anne Salamon

Autour du lexique

Les participants

Elodie de Oliveira, Vanessa Obry, Cécile Le Cornec-Rochelois, Anne Rochebouet, Anne Salamon, Thomas Verjans.

Déroulement de la séance

I. Elodie de Oliveira, "Le glossaire d’édition, à la croisée de la linguistique et de la critique littéraire” Lire la contribution

Elodie de Oliveira nous présente d’abord une réflexion autour du glossaire d’édition à partir d’une étude sur Jean Boudou, l’auteur sur lequel elle travaille dans le cadre de sa thèse. Elle adapte pour nous une communication qu’elle a déjà prononcée, en y amenant un plus grand degré de théorisation afin d’étendre la réflexion aux pratiques des médiévistes. Pour ce faire, elle commence par réfléchir sur les méthodes, problèmes et perspectives de la glossairistique scientifique, pour ensuite poser la question de la nomenclature du glossaire (quels mots expliquer, comment parler diatopiquement, diastratiquement, diachroniquement de mots marqués ? etc.) et enfin s’intéresser, au delà de l’utilité linguistique des glossaires, aux perspectives littéraires qu’ils peuvent révéler en éclairant les visées esthétiques que reflète l’emploi de certains mots.

Discussion

Les participants se montrent particulièrement intéressés par le travail d’élucidation littéraire et les perspectives esthétiques révélées par Elodie autour de la question de l’emploi de mots médiévaux par Jean Boudou.

Anne Rochebouet ouvre ensuite la discussion par deux remarques. Elle souligne d’abord la difficulté à évaluer les différences diastratiques pour le Moyen Âge ainsi que la valeur des caractéristiques diatopiques, étant donné la distance chronologique et la nature littéraire des textes. Elle pose ensuite la question du travail de définition. Il s’agit en effet d’un travail énorme et d’autant plus difficile qu’il concerne une époque éloignée et un système conceptuel partiellement étranger au nôtre. Elle donne ainsi l’exemple du mot nature dans les textes scientifiques et de ces mots qui posent de grands problèmes de définition, puisqu’ils ne correspondent pas aux concepts actuels : dans de telles conditions, l’élucidation conceptuelle nécessaire se réduit souvent difficilement à une brève définition.

Est ensuite discutée la difficulté à concilier, dans l’élaboration du glossaire, des objectifs divers, d’une part, les objectifs lexicographique et scientifique et d’autre part, les visées plus pédagogiques d’aide à la lecture.

Cécile Rochelois demande un éclaircissement à Elodie sur les mots possédant dans le texte un sens particulier : Elodie répond que c’est le sens contextuel qui sert alors à la définition. La discussion s’oriente alors sur les manières d’établir une définition, les difficultés à décrire certains termes, et en particulier les objets (particulièrement pour l’époque médiévale : comment décrire précisément un graal ?).

II. Cécile Le Cornec-Rochelois et Thomas Verjans nous proposent ensuite un compte-rendu de l’article de François Rastier, « De la sémantique cognitive à la sémantique diachronique : les valeurs de l’évolution des classes lexicales », 2000, Texto ! [En ligne], URL : http://www.revue-texto.net/index.php ?id=557.

Thomas Verjans commence d’abord par présenter François Rastier et ses travaux : il identifie pour nous les courants théoriques qui ont pu l’influencer et l’orientation générale de ses travaux. Cécile Le Cornec-Rochelois présente ensuite le compte-rendu de l’article cité et nous explique le taxème des dénominations du visage ; pour finir, Thomas nous décrit le taxème de "tiède". Pour conclure, ils nous proposent d’autres termes médiévaux pour lesquels ces méthodes apportent un éclairage différent et tout particulièrement intéressant, ce qui permet de lancer la discussion.

Discussion

Cet exposé ouvre pour tous les participants, enthousiastes, de nouvelles perspectives, dans la mesure où ces théories peuvent renouveler les pratiques pédagogiques de la lexicographie en intégrant les dimensions anthropologiques et socioculturelles et en pensant différemment le système et les relations entre les mots.

Une question sur la représentation dans les schémas de la diachronie oriente la discussion sur le formalisme des taxèmes et les différents participants interviennent sur les différentes caractéristiques des schémas (respect des proportions par rapport au nombre d’occurrences etc.).